Résumé
Le destin d’Henry Padovani, un jeune corse de 24 ans débarqué à Londres en décembre 1976, acteur et
témoin d’une période où naissait un nouveau courant alternatif et révolutionnaire, le mouvement Punk.
Musicien et guitariste, il a traversé les années 80 comme une météorite tombée de nulle part, du groupe
«The Police» qu’il fonde avec Stewart Copeland en janvier 77 jusqu’à leurs retrouvailles sur scène 30 ans
plus tard devant 80 000 personnes au Stade de France, des Clash aux Sex Pistols, des Who aux Pretenders,
de REM qu’il signe à Zucchero qu’il manage.
Avec tous, Henry a partagé un peu de leur musique et beaucoup de leur vie.
Une vie dédiée au Rock’n’roll… of Corse !

Note d’intention

Londres 1976 : La contestation sociale bat son plein. La jeunesse se cherche un avenir. Le mouvement punk fait irruption dans un paysage artistique et culturel aseptisé, dénué de tout sentiment de révolte. Il entraîne dans son sillage toutes les formes de rébellion possibles et imaginables. A cette différence qu’elles s’exprimeront désormais à travers la musique. C’est dans ce contexte que le jeune corse Henry Padovani débarque en Angleterre. Parti pour 15 jours, il y restera plus de 7 ans…

Apprenti musicien, il va découvrir un autre monde, dont il va instinctivement épouser la philosophie. Cette époque qui deviendra charnière dans l’histoire musicale et sociale, sera pour Henry Padovani celle des rencontres avec ceux qui sont aujourd’hui les stars incontestées de la Pop et du Rock. De Sting & The Police à Mick Jones & The Clash en passant par Kim Wilde, Jeff Beck ou Les Stranglers, tous feront partie de sa vie. Loin des projecteurs, Padovani s’est construit une existence où les valeurs humaines sont primordiales. Avant d’être un partenaire de guitare, Henry était et reste leur ami. L’ami qui rempliera le frigo de Sting quand The Police, qu’il a fondé avec le batteur Stewart Copeland, est inconnu, fauché et ignoré de tous. C’est en préservant ces amitiés, en se montrant solidaire, en faisant preuve d’une permanente joie de vivre qu’Henry Padovani est devenu, peut être malgré lui, un témoin idéal de cette gestation. Malgré lui, car il ne connaîtra pas la célébrité et c’est aussi ce qui en fait un guide parfait. Grâce à ses valeurs et à la fidélité dont il a su faire preuve le long des années, il est encore à ce jour, celui à qui on ne peut rien refuser. Celui que l’on veut remercier pour ces années de galère où il a toujours répondu présent. C’est cette aventure humaine, cette histoire du rock de la fin des années 1970 au début des années 1980 que tente de restituer « Rock’n’Roll…Of Corse ! ». Au travers de nombreux entretiens et ren-contres, au gré de ballades dans Londres ou au Cap Corse, le film tente de saisir la substance de cette incroyable saga rock’n’roll. La descente aux enfers de Topper Headon (The Clash), l’aventure du label IRS aux cotés de Miles Copeland (REM, The Bangles, The Lords of the New Church, Stan Ridgway, etc.), l’amitié, la solidarité, la drogue, les femmes et le plaisir qu’offre la musique, sont les ingrédients de cette épopée. De concerts dans les clubs « historiques » du Londres punk/rock aux retrouvailles impromptues et discussions improvisées sur l’ile de beauté, la voix d’Henry Padovani nous guide avec la sincérité qui le caractérise dans les dédales de cette période si particulière. Rien n’est illusion lorsque Henry Padovani, 30 ans après la séparation du groupe The Police dans sa formation originale, rejoindra  Sting, Stewart Copeland et Andy Summers sur la scène du Stade de France, pour rejouer avec eux devant 80 000 personnes. Tout un symbole.

Cette idée, érigée en mode de vie, est l’une des constantes du film. Du jeune étudiant au Rocker invétéré reconnu par ses pairs, nous rencontrons sa famille, ses amis, ceux qui ont connu le rêve du jeune Henry. Nous visitons sa région natale, là où il prit conscience que la musique serait un leitmotiv, un art de vivre.

Il nous semblait primordial, de laisser une grande part à l’imaginaire du spectateur. Intéresser celui qui découvre cette histoire, le laisser se prendre à rêver, à s’identifier, à se projeter dans une vie exceptionnelle mais racontée avec simplicité, à l’image de la façon dont elle a été vécue. Car tout autant que la musique, que le rock, il nous est apparu important de souligner à la fois l’aspect humain qui lie tous ces musiciens faisant désormais autorité, mais aussi le contexte socio-politique dans lequel ils ont évolué. Leurs musiques respectives étant en quelque sorte la bande originale de ces années hors du commun. Une idée de vie et d’accomplissement, de passion pour la musique en générale et pour le Rock en particulier, de rejet social, d’ouverture vers l’autre… La musique fait partie de leur vie à tout jamais. Le rock n’est pas un épiphénomène, il s’agit d’un mode de vie, d’un but commun, d’une remise en question incessante, bien au delà du rêve.

Nous voguons dans un va et vient constant entre hier et aujourd’hui, entre l’art et le social, la musique et l’aventure humaine, le souvenir des Hommes et les réalités historiques. Positionné tout à la fois comme un acteur mais aussi comme un observateur avisé, un témoin de l’intérieur, Henry Padovani et sa voix rauque nous y transportent. Portés par les mélodies et rythmes inoubliables des Clash, des Sex Pistols, des Pretenders, des Stranglers ou de Police nous (re)vivons, ne serait-ce qu’un instant une époque particulière qui a changé notre façon d’écouter la musique à tout jamais.